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Spécialiste en langue ou spécialiste du sujet: qui est le meilleur interprète?

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Jusqu’au 20ème siècle, il suffisait de parler une ou plusieurs langue(s) étrangère(s) pour pouvoir travailler en tant qu’interprète ou traducteur. Aujourd’hui, est-ce encore suffisant? Et, si oui, a-t-on encore besoin de “spécialistes en langue” ou peut-on les remplacer par des “spécialistes du sujet”? Éléments de réponse. 

Une dimension culturelle

Tout acte d’interprétation implique à la fois un acte langagier et un transfert culturel. Pour assurer ce transfert, une connaissance approfondie de la langue est certes indispensable mais pas suffisante. En effet, les interprètes sont à la fois médiateurs entre les langues et médiateurs entre les cultures, car traduire ou interpréter n’est pas qu’une simple opération de transcodage.

Cette dimension culturelle se ressent, entre autres, lorsque les interprètes et traducteurs sont amenés à “inventer” ou à adapter des termes aux besoins de la communication. En effet, il n’est pas toujours facile pour un interprète ou un traducteur de trouver les équivalents, surtout lorsqu’il travaille dans une langue qui n’est pas forcément “technique”.

Comment, par exemple, traduire le terme Internet dans une langue où cette notion n’existe pas? Ces “situations difficiles” nécessitent une réaction culturelle rapide de la part de l’interprète ou du traducteur, qui doit savoir improviser.

Sujet ou langue?

Lors de conférences sur des sujets spécialisés, un technicien ne serait-il pas plus efficace qu’un interprète? Un bon niveau de langue n’est-il pas suffisant? Il est vrai que les “techniciens” n’auront pas de problème de terminologie ou de compréhension quant aux sujets pour lesquels ils se sont spécialisés.

Toutefois, comme l’interprétation n’est pas seulement une question de traduction de mots, ces spécialistes n’ont pas forcément l’entraînement nécessaire pour transmettre les informations reçues et assurer le rôle de médiateur et de communicateur. En effet, dès lors que l’orateur sort un tout petit peu du strict cadre technique, ce qui est souvent le cas, il perd facilement pied.

L’interprète ou le traducteur professionnel, quant à lui, va combler ses lacunes terminologiques et de compréhension grâce à une préparation sérieuse et approfondie du sujet durant laquelle il pourrait d’ailleurs avoir recours aux spécialistes avec lesquels il lui est effectivement possible de coopérer en amont.

Aujourd’hui, notons effectivement que nombreuses sont les agences de traduction à Paris et ailleurs qui ont choisi de s’entourer de spécialistes.