Grâce aux réformes effectuées par Hassan Rohani en Iran, les sanctions diplomatiques ont été levées et le pays retrouve une nouvelle ouverture sur le développement du tourisme. Cependant, les acteurs du secteur doivent encore relever de nombreux défis avant que l’Iran figure parmi les destinations les plus prisées.
Une prodigieuse avancée en 2013
En 2013, suite à l’élection de Rohani et les changements instaurés, le tourisme a enregistré un bond extraordinaire : le nombre de visiteurs est passé de 3 354 000 en 2011 à 4 769 000 en 2013, soit une hausse de 42 % en l’espace de deux ans seulement.
Selon les professionnels du secteur, cette progression a été tirée essentiellement par l’afflux massif de touristes asiatiques. L’Iran étant pour le moment fortement déconseillé aux ressortissants européens et américains qui ne représentent alors que 10 % des arrivées dans le pays, avec 4000 Français par an seulement.
Des ambitions démesurées
Suite à la signature de l’accord sur le nucléaire en 2015, l’Iran a franchi une nouvelle étape vers la stabilisation de ses relations diplomatique avec l’Occident. La levée des sanctions internationales qui freinaient jusqu’ici le développement de son économie était une véritable bouffée d’air frais pour le tourisme iranien.
Depuis, les tour-opérateurs ont enregistré une hausse de plus de 100 % des réservations. L’Iran est devenu une destination à la mode et Téhéran, la capitale, prévoit de dépasser la barre des 20 millions de touristes par an d’ici 2025.
Le ministre iranien du Tourisme a déclaré qu’avec la levée des sanctions, il faut s’attendre à un « tsunami de touristes ». Bien que cette projection soit jugée un peu trop optimiste, il faut quand même y percevoir une dynamique de fond. Le WTTC (World Travel and Tourism Council) a dévoilé les résultats d’une analyse plus fiable en indiquant que l’Iran devrait accueillir plus de 5 millions de touristes par an au cours des prochaines années.
Toutes ou une grande partie des infrastructures à aménager
Les différents acteurs du tourisme s’activent afin de se positionner sur le créneau. Les circuits en Iran figurent déjà sur les offres d’une quinzaine de tour-opérateurs établis en France. En ce qui concerne les moyens de transport, Air France a rouvert une agence à Téhéran et propose trois vols par semaine qui relient Paris et la Capitale iranienne depuis avril 2016.
Malheureusement, le pays ne dispose pas encore des infrastructures nécessaires pour devenir un eldorado touristique dans les années à venir. Les réseaux de transport et les établissements hôteliers ne sont pas suffisants pour recevoir des touristes qui arrivent en masse. En 2012, le nombre de places-lits n’était que de 200 000. À titre comparatif, la Norvège propose 516 000 places-lits et peut accueillir 5 millions de visiteurs annuels.
D’autres problèmes structurels sont également à régler pour booster les entrées sur le territoire : assouplir les procédures d’obtention de visa en particulier pour les Français, impossibilité d’utiliser des cartes de crédit internationales, etc. Les barrières culturelles (port du voile obligatoire, interdiction des boissons alcoolisées, etc.) peuvent décourager certaines catégories de touristes.
Président-fondateur du réseau d’agences de voyages TourCom